Témoignage de
Bernard BLOCH

En tant qu'ancien élève d'Eric,
sportif et auditeur assidu

Né le 13 mai 1963

Responsable de la communication
 et administrateur
à ES Energies Strasbourg (Groupe EDF)

Professeur à l'Université de Strasbourg 

 Responsable du comité directeur
 de l'ASES-omnisports, section football

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Canal 15 
(Bernard fut l'un des animateurs
 de cette radio libre strasbourgeoise)

Dans les années 70, j'étais enfant et j'avais plein de rêves dans les yeux. Mon meilleur ami jouait au handball et moi au football. On jouait et on supportait nos" bleus" du Racing. En 1978, le Racing a remporté le Championnat de France de hand. La même année, alors qu'il venait de remonter de D2, le Racing foot a terminé 3^e avant de conquérir le titre la saison suivante. Foot, hand, je ne crois pas avoir manqué beaucoup de matchs dans la salle Jean Nicolas Muller et au Stade de la Meinau. Et tous les week-ends, je suivais les matches du Racing à l'extérieur puis j'écoutais le Magazine des sports sur Radio France Alsace car le commentateur énonçait l'ensemble des résultats du sport alsacien. Je connaissais ainsi notre classement d'équipe amateur. 

Derrière le micro, le commentateur était un fou passionné et passionnant. Que ce soit pour la compétition de haut niveau ou le sport amateur, il était à fond dedans. Ce commentateur, c'était moi. C'était chaque Alsacien. C'était surtout et avant tout Eric derrière lequel chacun pouvait s'identifier. Ses cris, ses joies, ses larmes, c'était aussi ceux de chaque auditeur. Plus tard, il a animé le sport à la télé avec son complice Christian DANIEL.

En 1978, dans ces années de fièvre sportive alsacienne, je suis entré en seconde au Lycée Marie Curie. Et quelle ne fut pas ma surprise de découvrir que mon professeur d'Histoire naturelle était Eric SOLD ! En fait, il me connaissait car il jouait au tennis avec mon frère. Autant il était exubérant à la Radio, autant il a voulu se montrer rigoureux et sérieux en tant que professeur. 

Dès le premier cours, il a voulu nous montrer qu'il ne supporterait pas les écarts. Je le revois debout sur l'estrade, lui déjà géant de par sa taille devenait ici immense ! Il était debout et il tenait un long bâton qui servait à indiquer des points particuliers sur le tableau. Il parlait et tapait son bâton parterre pour nous montrer qu'on ne rigolerait pas avec lui mais qu'on était là pour travailler. A un moment, il a tapé le tableau avec son bâton, tellement fort qu'un morceau d'ardoise du tableau est tombé ! Devenu tout penaud, il a essayé de continuer à nous en imposer, mais le masque était tombé lui aussi !
Pour moi, cette anecdote résume parfaitement le souvenir que je garde d'Eric Sold. Bosseur. Et passionné, imposant, tendre.

Quand j'ai appris son décès, j'ai éprouvé une vraie tristesse. Comme un ami que l'on perd. Comme une part d'enfance qui s'en est allée...

Aujourd'hui encore, quand je vais au Racing, j'entends parfois sa voix et je vois son sourire et son regard rieur. 
Et je sais qu'il continue à commenter tous les matches de là-haut.

Propos du 25 août 2013