RUBRIQUE DU CERCLE DE LISA

Poèmes

BERNARD EBEL


 2009 - Poème N°9 - Novembre 

 En novembre

Je ne connais personne qui est né en novembre
Ou alors j’ai peut être oublié
Je ne connais personne qui est né en novembre
Ou alors je n’ai jamais été invité

Les feuilles sont enfin tombées
Dès quatre heures le soleil se met à tomber
L’ombre inquiétante prés du banc
N’est qu’une branche en forme de serpent

Je ne connais personne qui est né en novembre
Ou alors j’ai peut être oublié
Je ne connais personne qui est né en novembre
Ou alors je n’ai jamais été invité

L’homme qui ne sait où habiter
N’a plus de quoi se payer un café
Il s’assoit juste pour faire semblant
Semblant d’être comme toi un client

Je ne connais personne qui est né en novembre
Où alors ou alors peut être lui
Je ne connais personne qui est né en novembre
Déjà  vers nulle part il est reparti

 

 

 2009 - Poème N°8 - Octobre 

 

A l'heure de rentrer chez toi
Je finis ma journée
On pourrait boire un petit café
Comment ça va chez toi
Comment ça va chez moi
Dehors il pleuvait
La terrasse était désertée
On a échangé quelques banalités
On a parlé du temps qu'il faisait
On avait mille choses à faire
Qui pouvaient attendre
On a préféré boire un verre
Et prendre le temps de s'entendre
On avait mille choses à dire
Vieux souvenirs et choses à venir
Dehors il pleuvait
La terrasse était désertée
Il était temps de rentrer
C'était une belle journée

 

 

 2009 - Poème N°7 - Septembre 

Valse algérienne

C'est une valse à trois temps
Qu'on danse au soleil couchant
Ce n'est pas une valse de vienne
C'est une valse algérienne

La fille aux cheveux de feu
Légère comme le vent
Tourne tourne comme elle veut
Sur cette valse à trois temps

Ce n'est pas une valse de vienne
C'est une valse algérienne
Qu'on danse dans le sable
Qu'on danse dans le sable

Quand je lui ai demandé
Ce que chante Malika
Elle a sourit et déclaré
Je me languis de toi

La fille aux cheveux de feu
Légère comme le vent
Tourne tourne comme elle veut
Sur cette valse à trois temps

C'est une valse à trois temps
Qu'on danse au soleil couchant
Ce n'est pas une valse de Vienne
C'est une valse algérienne

La fille aux cheveux de feu
Légère comme le vent
Tourne tourne comme elle veut
Sur cette valse à trois temps

 

 

 

 2009 - Poème N°6 - Juin 

Un dernier verre 

Tu passais un soir d’été
Tu as vu de la lumière
Les chaises n’étaient pas rangées
Pourquoi pas prendre un petit verre
 
Accoudés au comptoir
Trois hommes réclamaient à boire
Se racontaient des histoires
Qu’on ne raconte que le soir
 
Tu passais un soir d’été
Tu as vu de la lumière
Les chaises n’étaient pas rangées
Pourquoi pas prendre un petit verre
 
Un vieil homme fatigué
Finissait son café
Personne à qui parler
Il a payé et s’en est allé
 
Tu passais un soir d’été
Tu as vu de la lumière
Les chaises n’étaient pas rangées
Pourquoi pas prendre un petit verre
 
Un couple d’amoureux
N’étaient déjà plus que deux
Plus besoin de parler
Juste envie de s’embrasser
 
Tu passais un soir d’été
Tu as vu de la lumière
Les chaises n’étaient pas rangées
Pourquoi pas prendre un petit verre

A travers ton verre ambré
Tu l’as vu elle est passée
Elle ne s’est pas arrêtée
Tu aurais bien aimé
 
Tu passais un soir d’été
Tu as vu de la lumière
Les chaises n’étaient pas rangées
Pourquoi pas prendre un petit verre

 

 2009 - Poème N°5 - Mai 

Salamandre

Sur cette musique danse

Avec les salamandres

Laisse faire la chance

Au mois de septembre

Montre leur ton ventre

Avec de la fierté

Notre enfant sera né

Dès la mi-décembre

Reviens le montrer

Et continue à danser  

 

 2009 - Poème N°4 - Avril 

Petite

Petite graine du printemps

Qui vole au gré du vent

Tu te poses et te reposes

Et repeins la vie en rose

Petite fille d’avril

Qui avance sur un fil

Ne regarde pas en bas

Et avance pas à pas

Petite fille du bonheur

Toi qui n’a jamais peur

Coquelicot dans les champs

Reviendra tous les ans

Petite fille d’avril

Qui avance sur un fil

Ne regarde pas en bas

Et avance pas à pas

Petit oiseau sur la colline

Que ton charme illumine

Tes petites ailes déployées

Annoncent déjà l’été

 

Que pour toi il dure toute l’année

(pour ma fille née comme moi en avril...)  

 

 2009 - Poème N°3 - Mars 

Les jeunes amants

Qui était cette femme aux belles mains

Qui caressait tendrement tes bras

Elle racontait ce qu'elle ferait demain

Et aussi ce qu'elle ne ferait pas

Se promener avec les enfants de sa fille

Mais surtout ne pas les garder la nuit

Une belle femme dans la cinquantaine

Plutôt femme de...qu'amante

Surtout ne pas lui faire de la peine

Elle était si charmante

Elle avait le goût de l'interdit

Elle était la promesse du désir

Un début peut être d'une nouvelle vie

qu'elle ne voulait que de plaisir

Qui était cette belle femme

Qui en partant de la terrasse

A laissé autre chose que de la place

Qui est cette belle femme

Qui un instant a arrêté le temps

En partant avec son amant

 

 2009 - Poème N°2 - Février 

Ces cris que l'on n'entend pas

Rien ne laissait supposer

Qu'on allait en parler

On échangeait des mots pour rire

On échangeait des mots pour dire

C'est au moment où on ne les attend pas

Que viennent ces cris qu'on n'entend pas

On avançait sur la même route

Je n'avais pas le moindre doute

Ce n'étaient pas des larmes, juste des mots

Plus question de parler de la météo

Il n'y avait plus de mots pour rire

Il n'y avait plus de mots pour dire

Il y avait le silence

Il y avait de la souffrance

Rien ne pouvait laisser supposer

Qu'on n'allait pas en parler

Mais quand les mots sont venus

Te rassurer je n'ai pas su

Ces cris que l'on n'entend pas

Se sont perdus dans le silence

Ces cris que l'on n'entend pas

Se sont heurtés à mon silence

 

 2009 - Poème N°1 - Janvier 

La jeune fille à l'étui à violon blanc

Avait pris place sur un banc

qui tournait le dos au car

Qu'elle ne voulait pas prendre

Pour n'aller nulle part

Septembre s'était invité en novembre

Peut être faisait il trop doux

Sûrement avait elle rendez vous

La jeune fille à l'étui à violon blanc

Était restée sur le banc

Avec ses yeux si bleus

Et son sourire heureux

Des notes de musique silencieuses

Semblaient s'envoler avec le vent

La jeune fille à l'étui à violon blanc

Ne pouvait qu'être amoureuse

Le monde qui courrait dans tous les sens

Donnait l'air d'une drôle de danse

Pour rattraper un train déjà raté

Les voyageurs bien moins moins pressés

S'attardaient un instant devant

La jeune fille à l'étui à violon blanc

Qui ne parlait pas

Qui ne jouait pas

Qui peut être n'existait pas

Sauf un instant pour moi


Poète scriptum:
Si la jeune fille était un jeune homme, le violon une contrebasse, et si c'était l'étui qui était blanc et non le violon, le reste de l'histoire est authentiquement rêvé.


Bernard Ebel écrit également dans Encres Jetées

Il est aussi l'auteur de pièces de théâtre en français et alsacien.

N'hésitez pas à le contacter  : bernardebel@free.fr


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