Un matin de mai 1984, un jeune homme se met en règle avec sa conscience. Victime d’une malédiction familiale, il se sait condamné à mourir bientôt. Sa vie est, en effet, dominée depuis l’enfance par la figure d’un double : celle d’un oncle et parrain précocement disparu dont il a acquis la certitude d’être la réplique et de reproduire le destin. Ne voulant recevoir sa mort de personne d’autre que de lui-même, il décide de se supprimer le jour de ses vingt ans. Les petits et grands événements de cette journée d’anniversaire vont alors s’entrelacer avec le manuscrit qu’il rédige pour expliquer son geste. Souvenirs, passage de sa fiancée, visite des parents, irruption d’un ami, d’un importun ou d’une jolie voisine sont autant d’occasions pour lui d’apurer ses comptes, de procéder à la liquidation de son passé. Cependant, tandis que les heures passent, que des émotions de plus en plus violentes l’assaillent et que son histoire se précise, une question se pose avec une acuité grandissante : est-il vraiment le maître de son destin? Ou n’en est-il que le jouet? Le roman est construit en 24 chapitres pour les 24 heures de cette folle journée. S’agissant d’un roman sur quelqu’un en train d’écrire, l’histoire se double, en filigrane, d’une réflexion sur la nature du travail d’écriture lui-même. Sur le plan stylistique, Autoportrait à l’ouvre-boîte trouve ses racines dans l’humour noir, flamboyant et brutal de Barbey d’Aurevilly, Villiers de l’Isle-Adam et Léon Bloy.

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