Albert Huber nous a quittés beaucoup trop tôt, en janvier 2016. 
Pensées particulières pour Louisette et Philippe.

L'ITV date de mai 2000

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ALBERT HUBER

- Ancien président du FRH -

s'est confié à Netcomete

(Remarque importante : pour éviter tout procès, certaines parties ont été laissées en rouge, en attendant d'être entérinées par les personnes concernées.
 Netcomete n'a aucun parti pris et souhaite une information objective et sans diffamation.)

Nous l'avons retrouvé dans son entreprise de constructions mécaniques "Huber et Fils" à Schweighouse...pour en savoir davantage sur ses anciennes fonctions au FRH et pour éclairer les faits qui ont entraîné sa démission du club...

* De quand date votre engouement du football ?

- Mon père, décédé il y a 18 ans, s'était déjà beaucoup investi dans le SRH; je suis né avec un ballon de foot dans le berceau ! A 13 ans j'étais licencié et participais au match du SRH où j'ai joué vingt ans, pour partir à Soufflenheim en 1980, avant de revenir au SRH et de terminer à Wimmenau en 1988... Entre temps, vers 1969, j'ai repris l'entreprise de mon père.

* Comment êtes-vous revenu sur Haguenau ?

- En 1989, Monsieur Schaffner m'a demandé de venir au Comité du FRH. J'ai donné mon accord à une condition, celle de devenir président. Le règlement voulait qu'il faille au moins 6 mois d'ancienneté pour obtenir de telles fonctions. Donc, durant un an j'ai  été Président de la Section sportive des Séniors avant d'être nommé Président Général du Club... jusqu'en 1996.

* Comment voyez-vous le travail effectué durant cette période ?

- Ecoutez, le Club a pu passer de la DH en Nationale 1; nous sommes montés alors de 4 divisions ! Ce n'est pas rien ! La situation était saine et le capital joueur intéressant. De plus, nous avons permis à Haguenau de se faire connaître dans d'autres villes de l'hexagone (Toulouse, Istres, Ajaccio...) grâce aux déplacements qu'impliquaient nos résultats et notre classement.

* Cette promotion a été soutenue par la Municipalité ?

- Pas comme on aurait pu l'espérer pour que le football soit digne d'une telle ville de près de 35 000 habitants et comparable à Lens... A l'époque, l'effort financier consistaient à des aides diverses (dont les aides à la licence, les déplacements...) à hauteur de 550 000 F par an. Le Parc des Sports étant bien sûr mis à disposition gracieusement.

A titre de comparaison, je pense à Gueugnon, 9 000 habitants et budget de 24 Millions de francs pour le club de foot ! Rien à voir avec nous ! Et croyez-moi, Gueugnon, en passant en D2, en coupe de la ligue et en coupe d'Europe a pu facilement boucler le budget. 14 Millions de droits TV, 5 Millions des sponsors, 2,5 Millions de la Municipalité, plus les entrées-guichets... Une excellente opération !

* On aurait pu faire pareil ici ?

- XXXX 

... Il y avait comme un désinvestissement. Combien de temps j'ai passé à chercher des sponsors pour le FRH ! Avec un autre chef d'entreprise, nous avons réussi à entrer de l'argent grâce à la publicité payée par Est Vidéo Communications, Roehrig, etc. Bref, nous avons fait rentrer 80 % de l'argent. 

XXXX 

... Prenez la ville de Melun, le Maire est motivé, d'où 5 à 6 Millions de Francs issus de Sponsoring ! 

J'ai comme l'impression que la ville est trop frileuse et qu'ainsi on n'arrivera à rien d'important et de bénéfique pour le Club. 

* Vous avez l'impression d'avoir été un combattant solitaire ?

- Absolument. On me faisait croire que... Mais rien au bout. D'ailleurs dans les années 94-95, Monsieur Simonin du journal Sport'alsace m'avait interviewé et il a axé tout son article sur le principe "Haguenau doit devenir un Club Pro" et écrivait comme si cela pouvait satisfaire ma seule ambition personnelle. J'ai eu un droit de réponse. mais le mal était fait pour moi.

Ensuite deux ans avant mon départ, quelqu'un m'avertit...

XXXX 

... Je me suis dit que la Section  avait fait du bon boulot sous l'impact de Dillmann et Zentz en arrivant au 6e rang national...

Mais XXXX 

... Et, je me souviens, un samedi, juste après le vendredi-saint, on m'annonce que Berthommier l'entraîneur était sur la sellette.  Bien entendu je n'adhèrais pas à son départ (je disais  : "Je ne serai plus Président d'un Club qui licencie son entraîneur"). Nous avons voté, moi j'ai voté contre et résultats... Berthommier licencié. Le mardi qui a suivi Pâques je l'en ai informé ! Il a demandé ses 3 mois de salaire qui lui était dus (de mars à juin, le contrat étant annuel), et je l'ai soutenu dans cette démarche. 

Lire les propos de Jacques Berthommier

* Quelle a été  la suite des événements ?

- On met Filliatreau en place comme entraîneur, sur proposition de Zentz et Dillmann. Je commence alors à me désolidariser de tout... J'aurais dû démissionner à ce moment-là je crois. Je n'accompagnais plus les joueurs en déplacement. Les résultats de fin de saison sont devenus catastrophiques: sur 7 matchs, un seul point à été récolté par Haguenau ! Lors du  premier match, les joueurs ont encaissé 5 buts à Roche-sur-Yon...  Et si l'équipe avait gagné 4 matchs à domicile sur 5, on ne serait pas descendu !

* Il y a eu d'autres problèmes ?

- Oui, nous avons perdu contre Quimper à domicile (0-2) et l'arbitre avait refusé un penalty. Le public était en rage, certaines personnes ont même craché; j'ai pris l'arbitre par le bras pour donner mon avis car je trouvais sa décision injuste. Il y a eu altercation. Il a alors fait un rapport à la fédération française de football en disant que je l'avais agressé, ce qui n'est pas juste. J'étais en congé lorsque j'ai eu la première convocation; pour la deuxième, il est vrai que je ne me suis pas rendu à Paris mais j'ai écrit mon rapport, avec ma version des faits. Résultat : un an de suspension... pour moi  !!! J'en ai informé le Club...

* Quelle a été sa réaction?

- J'ai proposé ma démission au Conseil d'administration qui l'a spontanément refusée et qui m'a unanimement conforté dans ma position. Il a proposé de nommer un président par intérim qui ferait figure d'officiel face aux instances, tout en me permettant de garder les rênes du club. Sur ma proposition, Monsieur Dillmann, alors vice-président, a été choisi.

* Finalement, tout s'arrangeait a priori ?

- A priori uniquement ! Car XXXX 

... Le fameux jour de l'Assemblée, j'arrive et je constate que l'ordre du jour avait été établi sans me concerter. 

XXXX 

... On parle du tiers sortant (rem. : pour renouveler le Comité, il y a un tiers sortant chaque année) et il est  annoncé à ma grande surprise : " Comme je n'ai pas eu de démissions ou d'intentions de démission des membres du Comité, je considère tout le monde comme réélu. En ce qui concerne Albert, comme il est suspendu de toute fonction officielle, il ne peut être réélu !".

* Réactions ?

- Je ne comprenais pas comment on pouvait d'abord me soutenir puis agir ainsi. Je  demande une convocation du Conseil d'Administration. Tout était préparé. Le nouveau président était élu et moi j'étais coopté dans le Conseil d'administration à titre consultatif ! Donc pour donner une opinion, mais avec un pouvoir réduit à néant ! J'ai demandé à m'expliquer, j'ai même écrit une lettre peu avenante à la limite de l'insulte... Mais, comme les personnes concernées n'avaient peut-être pas la conscience tranquille, il n'y a eu ni procès ni réponse directe.

XXXX 

Ma démission officielle a été déposée juste après...

* Que pensez-vous de cette histoire ?

- Vous savez je peux pardonner, mais pas oublier ! Je ne saisis pas comment on peut se porter caution puis adopter un comportement contraire ensuite. Et je mets quiconque au défi de trouver une autre formulation à ces événements, car c'est la pure vérité !

* Que cela a-t-il changé dans votre manière de vivre ?

- Je continue ma tâche de chef d'entreprise, mais je prends désormais davantage de temps pour mes proches. Néanmoins, je suis devenu partenaire du Racing Club de Strasbourg, je me suis investi dans la chasse. Enfin, je peux faire des promenades dans la forêt, prévoir des promenades en vélo, faire du bateau, parfois ... et de la belote ! Ce n'est plus tout pour le foot ! De plus, vous savez, ma mère est décédée récemment; et je me dis que ce n'est peut-être pas la peine de se prendre la tête avec des éléments perturbateurs, de l'énergie dépensée inutilement... 

La vie est trop courte !

* Un souhait ?

- Malgré tout je souhaite toujours et encore que le football haguenovien se porte bien et qu'on puisse passer en division supérieure  !

Le CFA ne devrait pas rester une finalité pour une ville comme  Haguenau !

Page et propos entérinés par Albert Huber

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© Netcomete.com / 10 mai 2000

Article et photos Elisabeth Messmer