1er  mai 2007 : c'est avec une très grande tristesse que nous apprenons que notre ami Jo est décédé suite à une hémorragie cérébrale. 
 Sa joie de vivre, sa bonne humeur, son humour nous ont accompagnés durant des années... Merci Jo...
Nous te gardons avec nous...

Portrait / Novembre 2006

Joseph  OHLMANN  (alias Jo)

Un Haguenovien québécois... ou un Québécois haguenovien ? 

 © Netcomete.com

 

 

 

Carte d'identité :

 

 

Né le 13 janvier 1936 à Haguenau
(quartier Marxenhouse)

Départ définitif de Haguenau en 1960

A la nationalité canadienne depuis 1965

Vit avec sa compagne à Saint-Hubert
(Québec-Canada)

Personnalité, caractère...

Jo a toujours la forme, le moral, le sourire !
Esprit positif, généreux et convivial, 
il sait profiter de la vie...
Plein d'humour...
Pas le genre à se laisser marcher sur les pieds.
Pas le type à couper les cheveux en 4. 
Est toujours partant pour les défis originaux !

 

Jo, racontez-nous votre jeunesse... haguenovienne... et vos premiers voyages...

Je suis l'aîné de six enfants (5 garçons : André, Charles, Pierre, Paul et moi / 1 fille : Lucie).

Je suis né, début 1936, dans  la maison maternelle quartier Marxenhouse, plus précisément rue du Coucou à Haguenau.
A proximité, l'usine Peugeot... et l'école maternelle que je fréquente et qui va bientôt servir d'abri contre les bombardements aériens.
En 1942, je rentre à l'école primaire (cours en allemand, puisque nous sommes en période d'occupation allemande). 


(photo extraite de la page du site netcomete
Netcomete expo-école de 1900 à nos jours
: Salle de classe HAGUENAU durant la guerre)

Mais très vite les choses vont changer.
L'Armée allemande avance, le front se rapproche, il faut partir. Nous nous réfugions dans les Vosges, chez un Monsieur Colin. Nous vivons dans la même pièce que les poules ! On dort sur le sol en terre battue. Les cochons de la pièce voisine nous rendent visite régulièrement  ! Couvre-feu dès la nuit tombante, pas d'électricité ni d'eau courante, pas d'hygiène (+ toilettes en plein air sans aucun papier évidemment)... Passons !

Lorsque nous revenons à Haguenau, nous constatons avec effroi que notre  habitation est réduite à néant, détruite suite aux bombardements. On m'emmène alors à la campagne, dans un camp de vacances  dirigé par  la Croix Rouge, le temps pour mes parents (Joseph et Antoinette, née Falk) de retrouver un logement. 

Retour  à Haguenau, et plus précisément rue de la Ferme Falk où je réside durant deux années. Je vais alors à l'Ecole Saint-Georges.
Les conditions de vie ne sont pas faciles, mais nous avons un toit ! Pour obtenir du pain, il faut que j'attende comme tout le monde dans une longue file... Parfois, on nous ferme la porte au nez en criant : "Fini pour aujourd'hui, faudra réessayer demain !" Période de vaches maigres.

Mon père est employé comme chauffeur (il récupère alors le lait chez les fermiers et le livre à la Laiterie centrale de Haguenau qui se situait en face de l'Ancien Cinéma Odéon, proche du Parc à l'Horloge et du restaurant éponyme). 
A un moment, il travaille aussi chez Antoni, sa mission étant de ramener les réfugiés haguenoviens des différents villages vosgiens. 
Chez Antoni, il  rencontre des "travailleurs forcés", des Allemands faits prisonniers et qui sont alors à la disposition du transporteur jusqu'en 1948; l'ambiance est tout de même très chaleureuse... Les "prisonniers" logent dans un appartement annexe et discutent avec lui...


Détails  de cette photo prise dans le logement annexe Antoni
avec 3 prisonniers allemands (dont le grand-père de la webmasterin)
--> cliquez ici

 

En 1947, deux ans après la libération française, nous déménageons  route de Schirrhein.

 


Flèche  : mon ancienne chambre !

Je termine l'école primaire à Saint-Nicolas 2, celle qui existe encore à l'Angle Grand'Rue- Rue des Roses, cette fois-ci en langue française. 


(photo extraite de la page du site netcomete
Netcomete expo-école de 1900 à nos jours
: Salle de 1950)

 

S'en suivent trois années d'apprentissage à l'Ecole des Métiers afin  d'obtenir un CAP de menuisier
Cette Ecole se trouvait  face au bâtiment de l'Union où se déroulaient les compétitions de gymnastique et de handball, avec derrière un stade de football où j'ai passé mon brevet sportif. C'est dans ce secteur que le cirque de passage plantait son chapiteau. A côté du Centre d'Apprentissage, le lycée, place Schuman. (Avant décembre 1944, il y avait encore un Château d'Eau à proximité, mais il a été dynamité par l'Armée allemande avant son retrait.)


Château d'Eau Place Schuman 
carte extraite de la page "anciens clichés" / netcomete


Je n'ai jamais exercé en tant que menuisier, c'est une voie que j'avais choisi par dépit. Mon apprentissage pratique je l'ai fait à la Menuiserie Lehmann, qui se situait non loin de la gare, rue Saint-Georges me semble-t-il, à côté de la Banque de France avec sa clôture impressionnante !

Pendant mon adolescence, je suis plutôt du style "gentil voyou sportif", toujours prêt à trouver des amusements et à faire des coups pendables !


Jo (17 ans) à Haguenau 
et une copine du quartier 
Photo privée J.O.

Ce dont je me souviens en particulier :

- Du temps de ma jeunesse Haguenau était un dortoir, couvre feu à 20h ! Plus aucun être dans les rues !  Le seul endroit vivant restait un snack-bar au Centre , proche du restaurant "la Couronne", à deux pas du Parc de l'Horloge fleurie. L'endroit était tenu par une ancienne danseuse de cabaret. Donc ce fut le  Rendez-vous privilégié où je retrouvais également mes copains...

- Le samedi soir, soyons crus, disons que c'était notre ''sortie-drague''. Nous avions plusieurs lieux pour sévir ! A "La ville de Paris", route de Bischwiller et à "La Forêt Verte" route de Wissembourg (dancing qui existait à l'endroit-même où se trouve maintenant le magasin Buro+/ Kister). Parfois, pour nous amuser davantage encore, nous prenions les vélos, ou les solex, pour "écumer les patelins", direction Kaltenhouse, Schweighouse, Soufflenheim... Plus tard, ça a été avec une traction avant  ! Les gars des villages nous voyaient arriver et nous surveillaient comme le lait sur le feu car les filles nous regardaient avec des yeux doux et admiratifs (nous étions de la ville !) Bien entendu, il y a eu l'une ou l'autre fois des bagarres épiques !

- Nous ne rations pas un seul Messti. Ils étaient organisés dans divers quartiers.

- J'aimais me rendre à la piscine route de Strasbourg. Et aux Bains Municipaux de Haguenau pour prendre une douche. Eh oui, dans la maison pas de bain ni de douche ! Le confort des habitations de l'époque était souvent spartiate... Mise à part quelques maisons plus bourgeoises de l'Innerstad ! Les Bains Municipaux de la ville avaient été construits en 1927, à l'emplacement de l'actuelle MLC, Place Schuman. D'ailleurs une partie des vitraux de l'époque sont conservés dans les réserves du Musée Historique...


Bains Municipaux Haguenau


- Le dimanche était jour de foot. Je jouais alors au défunt SR HAGUENAU (Langensand). Lors de nos déplacements, nous devions nous rendre un jour à Brumath... Donc nous avons enfourché nos vélos et... nous sommes arrivés exténués à Brumath, car à l'époque il fallait emprunter un chemin particulièrement pentu (brumather Klamer). Le match nous l'avons commencé sur les genoux ! Les jeunes actuels ne me croiraient pas ! 
Quand j'étais cadet, nous avons eu la joie immense de pouvoir jouer à la Meinau en match ''lever de rideau'' de Racing-Toulouse. Cet événement unique pour nous, où nous avions 20 000 spectateurs et nos jambes en compote par émotion, nous a permis de côtoyer ensuite des joueurs du Racing tels Stojaspals, Sesia, Vavirniak, le Gardien Schaeffer. Un rêve pour mes 12 ans !

- Mes copains et moi étions assez spécialisés dans les farces horribles ! J'ai souvenir qu'un soir nous avons coincé d'anciennes sonnettes d'immeubles à l'aide d'allumettes. Comme nous allions aussi en forêt, il nous est arrivé de récupérer des couleuvres d'environ un mètre et de les lancer dans  les chambres de personnes qui avaient laissé leurs fenêtres ouvertes, comme cela se faisait souvent en été. Ce devait être traumatisant ! J'imagine les cris d'horreur ! Une autre fois, nous avions mis de petites couleuvres dans nos poches, et étions allés au Cinéma ''Victoire'' qui se trouvait à côté du restaurant "Kaiserhof", au fond d'une Impasse; nous avons lâché nos bestioles en pleine séance et ça a été la folie ! La Police et les Pompiers sont arrivés. Nous avons regardé ce cauchemar d'un oeil innocent et scandalisé ! Je crois que Spielberg à côté de nous a été un réalisateur de contes pour enfants !


Le "Central Kino" devenu Cinéma "Victoire"...
à côté du restaurant "Kaiserhof"

Petite précision : A côté du cinéma, un autre restaurant qui était le rendez-vous des compétitions d' haltérophilie. Un des athlètes était parmi les cinq premiers de France en catégorie "moyen", il s'appelait Paul Ohlmann; mais il n'avait aucun lien de parenté avec nous. D'ailleurs il y a de  nombreux ''Ohlmann'' à Haguenau qui ne sont pas issus de la même branche !

Pour revenir à ma bande de copains, oui nous avons parfois été des chenapans qui aimaient surtout rire ! Je l'avoue... Je n'ai pas été une référence absolue dans le comportement raisonnable ... et m'excuse auprès des personnes que j'aurais pu traumatiser avec nos actes de fripons ! Mais bon, je n'ai jamais rien commis de malveillant non plus ! C'était au nom de l'humour !

Ensuite une grosse parenthèse :  je fais mon service militaire à 19 ans (à l'époque nous étions majeurs à 21 ans).. Je devance l'Appel comme j'ai besoin de bouger, de voir autre chose, de sortir de l'ambiance de la ville.  Je demande l'Armée de Terre, l'Aviation ou la Marine. J'obtiens la Marine Nationale en février 1956. Ainsi durant trois mois je suis posté à la Base aéronavale de Saint-Mandrier, face à la ville de Toulon. Pour continuer par deux années sur le destroyer  (escorteur d'escadre) le Kabyle d718... 
Je ne regrette pas mon choix, car j'ai des amis qui se sont retrouvés plus tard à l'Armée, en pleine Guerre d'Algérie et sont revenus avec des séquelles assez graves! Je considère que j'ai eu de la chance dans mon parcours !


Rade de Toulon / 1956 / Jo à gauche
Photo privée J.O.


A Naples / 1957 / Jo au milieu
Photo privée J.O.


Le retour de Jo (premier plan) en 1958 !
Fin de l'Armée, retour à la vie civile

Photo privée J.O.

1958, me voilà à nouveau à Haguenau, ma ville natale.

Je sens qu'ici je manque d'espace vital ! Et pour cause, j'ai été en contact avec tant d'autres pays (un tour du monde, avec en particulier des souvenirs marquants du Japon et de l' Indonésie avec la misère,  de Hong Kong, de Singapour, du Canal de Suez, de Chypre, de Malte, de la Grèce...) Je me suis imprégné de tant de villes et de civilisations ... donc d'autres moeurs et d'états d'esprit... que mon désir d'aventure prend le dessus ! Je suis tenté par le Brésil mais les papiers nécessaires ne sont pas évidents à obtenir. 
Mon père lit régulièrement le magazine "Détective", spécialisé en histoires sordides de tous genres !  et là je tombe sur une annonce pour le Canada... J'y réponds et une semaine plus tard je suis convoqué à Paris pour passer une visite médicale... Quelques jours après j'ai une réponse positive et j'achète le billet de bateau
Deux jours avant de partir, j'annonce mon départ à mes parents ! Ma mère s'effondre en larmes, me pose toutes sortes de questions, me demande pourquoi je veux partir, pourquoi je ne me sens pas bien ici, ce qui me manque, et que je devrais rencontrer une fille et fonder une famille... Schéma classique, vie tracée à l'avance qui ne correspond pas à ma soif d'aventures. Quant à mon père qui avait également fait son service militaire dans la marine,  il saisit plutôt bien mon envie d'air. Voilà comment je pars définitivement au Canada à l'âge de 24 ans

Cela fait maintenant 46 ans que je vis au Québec... Et je ne le regrette pas ! Ma décision a été bonne, même si tout n'était pas facile les premières années !

 

Jo, narrez-nous votre départ pour le CANADA, vos premiers pas vers l'autonomie... et  la vie dans le Nouveau Monde...

La date du départ reste gravée dans mes souvenirs : 10 JUIN 1960 ! Je prends le bateau au Havre, direction le NOUVEAU MONDE ! 

Le 17 JUIN 1960, soit au bout d'une semaine, j'arrive à Montréal ! Pour mieux situer le Québec et Montréal, cliquez ICI.

Je perçois ce moment comme le début d'une deuxième vie, où je peux me sentir autonome en cherchant du travail et un appartement; ce qui implique d'ailleurs de m'assumer pour les repas, le linge, le ménage (au secours maman !

Je me rappelle ma première expérience en cuisine : des oeufs durs et du riz au menu... Je m'endors devant la télévision... A mon réveil, il ne reste que quelques malheureux morceaux de coquilles et du charbon de riz... Dépité, je jette le tout dans la poubelle. Une demi-heure plus tard, alerte incendie dans l'appartement !! Heureusement j'arrive à éteindre le feu à temps !
Pour le linge, ce n'est guère plus glorieux; ainsi pour la première fois, je me rends dans la buanderie commune de l'immeuble. Hop vêtements dans la machine, savon... Évidemment j'abuse dans les dosages et, résultats : un mètre de mousse au sol, des bulles au plafond !

Voilà pour les anecdotes et les premières expériences de jeune-homme qui se prend en main !  Je l'avoue mes débuts au Canada ne sont pas évidents, à aucun niveau... Mais je m'accroche, je fonce, m'obstine, persévère...

Je suis des cours à l'Académie Michelle Provost. Cette école d'avant-garde qui venait d'ouvrir accueillait des élèves de toutes nationalités.

 
Le premier bâtiment de l'Académie... qui fête son demi-siècle d'existence en 2006 ! 
Aujourd'hui l'Ecole s'est agrandie, s'est modernisée, comporte de belles structures sportives...
http://www.academiemicheleprovost.qc.ca/historique.html

Et comme mes économies partent comme feuilles au vent d'automne, il faut que je travaille certains soirs. Oui, j'en ai mangé de la vache enragée ! Et il y a 46 ans, le Canada n'était pas ce qu'il est maintenant... Il a énormément évolué en un quart de siècle !

Je gagne ensuite ma vie en travaillant deux années à l'Hôpital Sainte Mary's de Montréal... 


http://www.csdm.qc.ca/nddn/3b/photos_diverses/hmary.htm

 

... où je découvre les subtilités du langage québécois... Ainsi, à un moment, on me demande de chercher une chaudière; non, mais on me prend pour Hercule ??? En fait la chaudière c'est tout simplement un seau (d'eau) ! Ouf ! Autre étonnement, lors d'une de mes premières promenades en ville, je reste cloué devant un magasin de tissus qui comporte une inscription en grosses lettres : ''Grande vente d' écoulement de blanc a la verge''... Je relis n'en croyant pas mes yeux... Non, c'est bien ça ! Ici c'est le libéralisme qui règne... Une ouverture d'esprit !

Il existe des glossaires de terme typiquement québécois. Voir par exemple sous :
 http://www.haypocalc.com/quebec/glossaire/
ou bien http://perso.orange.fr/fredak/dico/dico_a_c.htm
Si cela vous passionne, il y a des listes qui existent avec les jurons québécois (des sacres), un peu différents de ceux de France... et qui m'amusent beaucoup ! 

En 1965, j'obtiens la nationalité canadienne. J'en suis fier et heureux. 
En 1966, je prends des vacances et retourne pour la première fois à Haguenau. Je revois alors  enfin mes parents qui sont très satisfaits de constater qu'à 30 ans je suis équilibré et que ma décision a été la bonne.

Revenons à mes activités... Je pratique beaucoup de sport, essentiellement du football. J'obtiens un diplôme canadien d'entraîneur et par la suite entraîneur de l'équipe du Québec.


1974
Photo privée J.O.

 

Je rejoins une entreprise (VELAN ENG) pour laquelle je travaille durant  33 ans ! Elle fabrique des valves pour la NASA, pour les centrales nucléaires, les bateaux à propulsion nucléaire de l'US Navy...) Je trouve un épanouissement certain dans ma carrière en tant qu'acheteur... Travail qui me permet de sillonner le Canada et les Etats-Unis (pour exemple : Washington, Atlanta, Détroit, Little Rock en Alabama et  Toronto, Ottawa, Gaspésie, Hamilton, Summerside ... et j'en passe !) et d'avoir des  contacts avec divers milieux très instructifs.

 


Années 70 / Hiver 
et été

Photo privée J.O.


Après un mariage avec une Française (Nord de la France) qui aboutit à un divorce, je rencontre ma compagne actuelle. En 1976, nous décidons d'acheter une maison à dix minutes de Montréal, et plus précisément à Saint-Hubert, où il fait bon vivre je l'avoue ! 

 


Entrée de la maison
Photo privée J.O.



Transats à l'ombre
Photo privée J.O.


Montée vers la terrasse
Photo privée J.O.

Ici je suis entouré de rosiers et de géraniums (eh oui, il y a un air d'Alsace chez moi, et ma compagne sait parler à nos fleurs!), mais aussi d'arbres fruitiers comme pommiers, poiriers, cerisiers, pruniers... Il y a deux ans, la récolte de pommes a été telle que j'ai pu me constituer une cave de jus de fruits pour l'hiver ! Il est vrai que je ne bois pas d'alcool (par contre, je l'avoue, je fume, et depuis longtemps !)


Des roses partout !
Photo privée J.O.


Vue sur quelques arbres fruitiers... au second plan
Photo privée J.O.


Année 2005, bénéfique aux pommes ! dixit Guillaume Tell
Photo privée J.O.


 Coin potager avec des plants de tomates. Juin 2006.
Photo privée J.O.


Contrairement à des idées reçues, même si les hivers sont froids et neigeux, si les saisons sont marquées, si le vent est parfois très pénible, nous avons des étés qui sont très agréables ! En particulier ces dernières années. Parfois il fait plus frais et humide en Alsace que chez nous ! Incroyable ! Notre automne 2006 a été très clément également... 

Donc, j'ai rajouté depuis pas mal d'années une vraie piscine dans le jardin, et j'en profite souvent en saison clémente, histoire de me maintenir en forme! L'été, quand il fait trop chaud le soir, je m'installe un système de plateau-repas que j'ai fabriqué et qui me permet de prendre le dîner tout en restant dans l'eau...


En été c'est tous les jours !
Photo privée J.O.


Le cabanon au fond du jardin, piscine et transat. Dolce vita.
Photo privée J.O.

La natation fait partie de mes activités (dans ma piscine en été - dans la piscine de la ville le reste du temps). Comme je suis a la retraite depuis1996, j'ai le temps de m'adonner au jardinage, à l'entretien du gazon, à la taille des arbres, à la pêche, parfois aux jeux (je me rends alors au Casino, mais sais rester assez raisonnable), aux voyages (mes lieux favoris :  Wildwood en Virginie, Cap Cod dans le Massachusetts, New York, Boston, Philadelphie, Baltimore, la Caroline du sud, les chutes du Niagara...) 


Ancien cliché de New York et Miss Liberty
Photo privée J.O.


1982 - Vacances pour Jo et sa compagne Ada... Voiture : une Lincoln !
Photo privée J.O.


Moments de détente à Washington
Photo privée J.O.

 

Concernant l'Alsace, je m'y suis rendu cinq fois depuis 1960. 


Jo entouré de ses deux frères après un séjour en Alsace. 
Attente à l'aéroport avant le départ pour Montréal.
Photo privée J.O.

L'hiver, j'aime passer du temps au sous-sol de la maison (tout comme en été s'il fait trop chaud); eh oui, je l'ai aménagé avec soin, lambris aux murs, chauffage à fond, j'y suis comme un coq en pâte avec mes livres, la télévision (plus de 300 chaînes !) et... internet que j'adore depuis des années! 
Il y a toujours quelqu'un qui me suit : c'est mon chat blanc  Lily


Lily, difficile à repérer lorsqu'elle s'échappe dans la neige !
Photo privée J.O.

Depuis un mois, j'ai un deuxième hôte permanent, un chat amaigri qui errait sans cesse dans la cour et que j'ai fini par nourrir et adopter avant la rigueur de l'hiver ! J'ai également aménagé des mangeoires pour que les oiseaux puissent se sustenter lorsque la nature les privent de tout; souvent je les observe à l'aide de jumelles! J'aime bien ce spectacle! 

Le Canada est le deuxième plus grand pays du monde après la Russie ! D'Est en Ouest, on atteint les 5 500 kilomètres. Entre Victoria qui se situe du côté Pacifique et Montréal du côté Atlantique, on a 3 heures de décalage horaire ! Le Québec est la plus grande province du Canada ! C'est le navigateur Jacques Cartier qui en 1534 en prend possession au nom du Roi François Ier. Ici les espaces sont immenses. Souvent je prends ma "Chrysler Concorde" pour me déplacer.

 
Mais c'est quand qu'il met une polaire ?
Photo privée J.O.

Par exemple pour faire  les courses. Ici on trouve de tout : des baguettes et viennoiseries à la parisienne, des pains autrichiens, des mets belges, de la charcuterie allemande, ce qu'il faut pour préparer la cuisine alsacienne... N'oublions pas que Montréal est une ville multi-ethnique, de ce fait chacun peut y trouver ce qu'il cherche ! Je paye  en dollars canadiens (1 euro = 1,45 dollar canadien environ = 1,28 dollar US). Les unités se comptent en cents.
Quelques exemples de prix (pour convertir en euro, ouvrir le convertisseur : ICI ) :
- baguette--> 0,75 $CAN
- pain à toast (de mie) --> 1,20 $CAN
- 1 livre de bananes --> 0,15 $CAN
- 1 livre d'orange --> 0,45 $CAN
- 1 litre essence sans plomb --> 0,88 $CAN
- vin --> environ 3x plus cher qu'en France
- Chauffage et électricité pour une maison de 5 pièces - un trimestre en hiver --> 300 $CAN
- Eau --> elle est comprise dans les taxes foncières. Ici pas de compteurs !
- Internet haut débit --> 35 $CAN
- Téléphone --> 21 $CAN, en illimité. Pour téléphoner en Europe (par exemple à mon frère en Alsace), je paye 3 $CAN pour 45 minutes, c'est très correct !

L'anglais a été la langue pratiquée dans le cadre de mon travail commercial, durant trois décennies . A la maison, c'est le français. Pendant ces années-là, plus un mot d'alsacien... Mais même si je manque d'entraînement, il me reste des bases que je peux utiliser avec mes amis alsaco-québécois ! 

Au Canada Thanksgiving est férié (second lundi du mois d'octobre), mais n'est pas tant fêté qu'aux Etats-Unis (4e jeudi de novembre). Halloween est très prisé... D'ailleurs, comme la plupart des voisins, je décore tout l'extérieur et les enfants n'hésitent pas à venir chercher les innombrables friandises que nous achetons en gros lots !

Mes parents sont décédés maintenant, et le Canada représente mon pays où je me sens bien... Mais il est juste que je garde toujours  un énorme intérêt pour ma région natale... D'ailleurs, c'est en rencontrant d'autres personnes, alsaciennes d'origine comme moi, que nous avons créé une Amicale alsacienne du Québec. Elle comporte près de 100 membres à ce jour ! Le Président, c'est Raymond Herr ! Moi je suis le secrétaire. Je m'occupe aussi de la rubrique du Racing Club de Strasbourg dans le Bulletin* de liaison que nous éditons )... Vous voyez je suis plutôt au courant de ce qui se passe chez vous ! 


Dans la maison, au sous-sol, voilà ce qu'on peut trouver accroché au mur !
Jo,  fan du RCS à 6 800 km de Strasbourg !
Photo privée J.O.

.

Voila un résumé de mon parcours de combattant et maintenant c' est le repos du guerrier
enfin disons plus de détente, plus de temps pour moi et mon entourage... mais jamais d'ennui !


Photo privée J.O.

 

(* note de netcomete : Cliquez ici pour lire le dernier numéro du bulletin D'r Elsaesser Courrier et
 allez déguster les articles de Jo sur les divers matchs ! Ses commentaires originaux valent le coup !)

Vos contacts avec l'Alsace ?

Je surfe beaucoup sur internet et cherche toutes sortes d'infos sur les associations alsaciennes, sur les sports. Je consulte des sites de quotidiens comme les  DNA pour être au courant de ce qu'il se passe chez vous, jour après jour, comme si j'y étais... C'est aussi de cette façon que je suis tombé, il y a cinq ans déjà,  sur netcomete qui m'a permis d'avoir une autre vision de  ma ville natale... C'est un retour au source virtuel que j'apprécie beaucoup!


Ici son bureau ! De là Jo parcoure quotidiennement 
la France et l'Alsace grâce à Internet...
Photo privée J.O.

J'ai l'occasion de voir des événements sportifs français et notamment alsaciens grâce à la TV.

Je téléphone très souvent à l'un de mes frères qui me donne les infos de la famille et la météo en direct ! D'ailleurs nous avons la chance d'être encore en vie tous les six (frères-soeur). J'ai également des contacts mail avec des Haguenoviens.

Et surtout, je m'occupe activement de l'Amicale alsacienne du Québec... C'est une façon de retrouver d'autres ''exilés'' comme moi
et d'avoir notre petite Alsace sous la main en  perpétuant certaines traditions à plus de 6 800 km !

 

Vous qui êtes le secrétaire de l'Amicale alsacienne du Québec, pouvez-vous nous donner d'autres détails sur cette association ?

L' Amicale Alsacienne du Québec a été fondée en 1980 à Montréal, Province du Québec, sous la houlette de quelques Alsaciens qui vivaient ici; un jour ils se sont réunis dans un appartement pour en édifier les bases. C'est une association à but non lucratif et apolitique. Le comité d'administration est alors formé : un président, un vice-président, un secrétaire, un trésorier et 5 ''directeurs''.

Quel en est son but ? Elle permet aux Alsaciens de la Province de se réunir, de se retrouver, de discuter, d'échanger en toute convivialité... en participant aux différentes activités... 


Ici Marché de Noël alsacien organisé en 1998 / 5 000 visiteurs !
Photo privée J.O.


Activités comme les Stammtisch où l'on fait des bilans, où l'on met en place nos projets... 
comme les Repas à thèmes... Par exemple au mois de mars c'est "Gibier "dans un restaurant dont la propriétaire est une Alsacienne. D'ailleurs son établissement est aménagé dans le style alsacien et nous permet de replonger dans nos décors de jeunesse ! 
Nous organisons aussi une Journée de "Mets alsaciens" typiques dont ''Tarte Flambée-Salade mixte-remoulade de céleri''... dans un vignoble.
Mais ce n'est pas fini, nous avons également la Journée ''Cochon Braisé'' avec buffet de salades à volonté qui se tient dans un Centre de santé qui se situe dans un décor bucolique à côté de la frontière américaine.


Jo lors d'un repas "Cochon braisé"- 2004
Photo Amicale alsacienne du Québec

Bien entendu, nous avons une Soirée ''Choucroute'' et danse qui constitue l'événement-phare de l'année avec orchestre (en 2006, un orchestre bavarois), tombola et une centaine d'invités qui viennent partager cette excellente ambiance !


Ambiance soirée "Choucroute" Montréal - 2006 
(à gauche JO, à droite sa compagne)
Photo privée J.O.


Le groupe folklorique alsacien "Les Coquelicots" en tournée à Montréal en 2004
Ils ont été les hôtes de l' Amicale pour une journée à "la cabane à sucre" :
 événement typiquement québécois; une cabane est transformée provisoirement en restaurant,
 le propriétaire-agriculteur taille les érables et recueille le jus, le chauffe et l'étale sur la neige, et on obtient comme du sucre qu'on déguste  !
 Ici on rajoute souvent du sirop d'érable, même aux oeufs, au jambon (on l'appelle alors ''oreilles de Christ'') 
Photo Amicale alsacienne du Québec

Quatre fois par an, l'Amicale édite un Bulletin qui comporte des articles sur l'Alsace, une chronique sportive (celle de Jo), des sujets locaux, de la pub. Le Bulletin est un lien important entre les membres. D'ailleurs nous sommes plus de cents membres actifs et d'honoraires ! Toute personne peut devenir membre (30 dollars canadiens pour un célibataire, même somme pour une famille entière ! Nous avons aussi d'autres qui payent 50 dollars canadiens et peuvent alors voir leur carte de visite dans le bulletin, ce sont par exemple des commerçants qui souhaitent ainsi faire un peu de publicité... Ce qui nous permet de couvrir certains frais d'édition et d'envoi).

Bien sûr nous restons en contact avec environ 35 autres associations d'Alsaciens dans le monde ! Nous sommes affiliés à l'Union Internationale des Alsaciens (Siège: Colmar). 

Nous avons un site web qui a permis à beaucoup d'Alsaciens de nous contacter puis de nous rejoindre ! Nous sentons que l'Amicale est en bonne santé, très active, très prisée... D'ailleurs la Doyenne a 92 ans ! Vous vous rendez compte ! D'autant plus qu'elle est bien présente aux activités ! 


Marie-Louise, la doyenne de l'Amicale (92 ans)
Photo Amicale alsacienne du Québec

Notre Assemblée Générale se déroule au mois de mai... Avec un bon repas ''homards et salade russe'' ! 
Comme vous pouvez le constater, nous gâtons nos palais !


Ambiance studieuse 
lors de l' Assemblée Générale en 2003... avant les agapes !
A la table de gauche à droite: Jo, secrétaire de l'Amicale /
 Victor Dietrich, l'un des présidents, propriétaire du vignoble; il est malheureusement décédé en 2003, à l'âge de 52 ans /
La compagne de Jo, directrice /
 Deux autres jeunes membres de la direction : Nicole et Henri Haessler qui s'occupe du site. 
Photo Amicale alsacienne du Québec


Le drapeau alsacien est aussi de la partie !
Ici, de gauche à droite : Raymond HERR, président de l' Amicale, natif d' Ekbolsheim mais qui a de la famille à Haguenau;
Gérard-Simon KLEIN, directeur de l'Amicale, notre cuisinier natif de Mulhouse;
 Pascal FOUILLE, un autre cuisinier natif de Bretagne, une autre région au passé particulier !
Photo Amicale alsacienne du Québec

Nous avons décidé de consacrer une date du mois de février à une Journée "Asperges"... qui viendront directement du coin de Haguenau !!

Petite précision : nous avons un membre de notre Amicale, Frédéric Bach, qui a déjà reçu deux Oscars (en 1982 et en 1987) pour ces films d'animation "Crac" et "L'homme qui plantait des arbres". Il a obtenu plein d'autres prix dont le prix du gouverneur-général pour les arts de la scène en 1994. Il est originaire de Strasbourg, il a émigré au Canada en 1948.

Pour ceux qui veulent d'autres informations, des précisions, nous sommes à leur entière disposition ! 

Un mot encore : VIVE L'ALSACE... et LES ALSACIENS DU QUEBEC !

 

Site de l' Amicale : http://www.geocities.com/ami_alsace

--> D'Elsaesser Courrier, le bulletin de liaison de l'Amicale :  AUTOMNE 2006 (format pdf)

--> D'Elsaesser Courrier, le bulletin de liaison de l'Amicale :  HIVER 2006-2007 (format pdf)

Coordonnées postale :
Amicale alsacienne du Québec / Elsaesser Club
C.P. 472 Succursale B
MONTREAL QUébec H3B 3J7


Liste de liens utiles autour de l'Alsace et du Québec :

L'Union Internationale des Alsaciens... A consulter absolument !

L'Association France-Québec qui développe les liens entre les deux pays...

Alsace-Québec, une autre association d'Alsaciens au Québec.

ElsassExpat pour ceux qui migrent loin d'Alsace : sous forme de ''posts''. Génial. Utile aussi pour ceux qui restent ici ! 

Madeinalsace, le blog du magazine avec des morceaux d'Alsace dedans...

Les Alsanautes... Déclarez votre flamme à l'Alsace. Original et amusant !

Tourisme en Alsace  (il y a encore d'autres sites sur le tourisme, comme Alsace-passion ou Alsace-infos...)

La cigogne qui regorge d'infos et de liens sur toutes sortes de blogs alsaciens

et pour finir le site officiel du tourisme au QUEBEC et l'Atlas du Canadanous donne envie de goûter 

Attention, actuellement, pour aller vivre au Québec, les formalités à remplir sont très précises et très exigeantes... Il faut avoir un parcours passé et un objectif à venir très pertinents qui nécessitent le cautionnement de l'Etat.

Du haut de son 1 mètre 96 et de sa verve joyeuse, 
Jo reflète l'image de l'homme heureux - lebenslustig -
 qui a su s'expatrier avec succès sans couper pour autant ses racines haguenoviennes...

© (texte et photos) Netcomete.com / Jo Ohlmann  / Amicale 

 

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© Netcomete.com / Novembre  2006