Témoignage d'
Eric GENETET

 

Première
rencontre 
Années 90

En tant que journaliste-animateur, 
Eric  GENETET a travaillé
 en collaboration avec Eric SOLD
au cours de nombreuses soirées 
de retransmissions sportives.



Dernière
  rencontre 
2000

 

Né le 21 février 1967

Auteur et journaliste

Eric a été animateur
 de plusieurs radios FM
 (Top Music, Skyrock-Strasbourg gérée
 par Bernard Voison et Skyrock-Paris)
 avant d'entrer
 à Radio France Alsace.

 Il a participé
 à divers magazines
 dont Bandini, Sport Alsace Foot.  

Il a écrit le livre d'entretien
 avec Gilbert Gress :
 Je n'avais encore rien dit


Je n'avais encore rien dit
(Conversations avec Eric Genetet)
Editions du Boulevard -2005

Eric a travaillé quelques mois au Racing dans le développement
 des nouveaux médias.
 Il a été rédacteur en chef
 de Télé Alsace (Emission quotidienne l'Alsace en direct) jusqu'à sa fermeture.

En 2007, Eric Genetet décide de consacrer davantage de temps
 à l'écriture. 
Il devient un écrivain reconnu
 au niveau national, notamment avec son dernier roman Et n'attendre personne.

Il est  également 
rédacteur en chef et animateur
 à Canal Schilick,
 
animateur sur RBS
chroniqueur pour WAS 
et pour PASSION VIN (DNA).

 


Solo / L'homme qui avait peur d'aimer
Le Verger Editeur (réédité en 2013)


Le fiancé de la lune
Editions Heloïse d'Ormesson -2008


Et n'attendre personne
Editions Heloïse d'Ormesson -2013

 

Les trois premiers romans évoquent la relation à deux, le couple; le 4e roman en cours d'écriture
le replonge dans l'univers de l'adolescence...

Livres disponibles en librairie
 et sur internet (Fnac, Amazon...)

 

Interview du 11 juillet 2013

Je ne sais plus précisément quand j'ai rencontré Eric, mais je me souviens que c'était au Racing, à la Meinau. Comme j'ai débuté  ma carrière professionnelle à la radio , à commencer par Top Music, j'ai été très vite correspondant sportif de matchs de football. Eric assurait des directs, et nous nous sommes côtoyés dans les tribunes, les conférences de Presse, les salons...

J'avais à ce moment-là peu de relations avec lui en-dehors de la Meinau, mais lorsque je le croisais, il avait toujours des marques de sympathie à mon égard. Alors qu'à l'époque le sms et le mail n'existaient pas encore chez nous, de temps en temps il avait l'amabilité de me dire un mot gentil ou même de m'envoyer un petit courrier par la poste, pour m'encourager lorsque je couvrais des événements particuliers. Par exemple lorsque j'ai été reporter pour le Rallye des Pharaons en 1992... 

Un détail me fait sourire encore maintenant... En avril 1997, le Racing est en finale de la Coupe de la Ligue contre Bordeaux, au Parc des Princes. A la radio, Stéphane Capron et Eric commentent... L'ambiance est à son comble... Le Racing gagne une coupe nationale, certes Eric s'en réjouit mais voit déjà plus loin; je l'entends encore crier : RACING... EU-RO-PEEN ! Oui une qualification européenne était pour lui encore plus importante que de gagner la coupe pour notre pays ! Oui j'entends encore cette exclamation hurlée, véritable cri du coeur : RACING... EU-RO-PEEN ! 

La saison sportive d'après, au cours de l'été 1997, j'ai été embauché à Radio France Alsace  comme animateur sportif. Et à partir de ce moment, Eric et moi avons travaillé ensemble tous les week-ends jusqu'à sa disparition. J'avais une expérience de radio FM mais pas celle de radio de service public, avec de réels professionnels aguerris. Pourtant je tenais le  rôle du "master of ceremony", du "meneur de jeu" puisque dans les locaux de la radio  je donnais la parole aux divers commentateurs des différents matchs, j'animais, je lançais, relançais, commentais, avec très peu de musique. Nous étions plongés quasiment à 100% dans le sport. J'étais en général à la Radio et Eric était dans la cabine de retransmission à la Meinau comme "super consultant" à côté d'un autre journaliste, soit il était ailleurs, à Mulhouse pour du basket entre autres ou dans une autre ville pour un match extérieur. Je me souviens particulièrement d'un soir où je m'étais déplacé à Milan pour un match du Racing contre l'Inter de Milan, Eric était au FCM Mulhouse, et nous dialoguions via l'antenne. Il y 'avait une entente cordiale, du respect, une sorte de langage commun propre aux journalistes sportifs entre eux, car animés par la même flamme ! Et même parfois animés du regret de ne pas avoir été sportifs !! Ce qui n'était pas le cas d'Eric qui avait connu durant de longues années la compétition, les matchs en tant que joueur. De mon côté, je n'ai jamais rêvé d'être un sportif émérite et exclusivement dans une discipline, mais j'ai fait quelques compétitions de natation à dix ans, un peu de handball, puis du tennis... et du football mais plus tard à partir de 30 ans jusqu'à être vice-champion d'Alsace en vétéran.

Durant trois années, plus de cent fois nous avons travaillé ensemble pour la même émission. C'est difficile de trouver un moment particulier, atypique, car avec Eric tout se déroulait tellement bien ! Il pouvait se passer n'importe quoi, il rattrapait toujours le coup ! C'était du tac au tac, je le lançais, Eric commentait, je l'interrompais... Notre collaboration à l'antenne était bien huilée ! Comme elle l'était avec les journalistes qui l'accompagnaient à ce moment-là, d'abord Stéphane CAPRON puis Matthieu DUBRULLE la dernière année.

Nous nous respections beaucoup sans pour autant être des amis intimes. Mais je l'ai invité à plusieurs reprises; notamment pour un déjeuner au Clou à l'époque où je faisais une rubrique pour le journal Bandini. Nous nous sommes aussi retrouvés lors de matchs amicaux de handball entre journalistes.

Un matin lorsque je suis arrivé à la radio, un journaliste sportif m'a annoncé sa mort. D'abord je n'ai pas voulu le croire, deux jours avant nous avions encore travaillé ensemble... Puis stupeur,  tristesse, car au-delà du monde du travail nous avions quand même créé un lien particulier. Et  j'ai décidé que j'allais lui rendre hommage ! Pour moi c'était une évidence ! J'ai appelé plein de gens proches et les ai enregistrés pour pouvoir faire le plus rapidement possible une émission consacrée à Eric. Je me suis enfermé dans une cabine de montage pour la préparer... Et les témoignages que je réécoutais étaient si touchants que je n'ai pas cessé de pleurer; c'était incroyable, je n'avais jamais vécu cela. Et là je me suis rendu compte que je ne le verrai plus... J'étais d'ailleurs si pris par cette préparation, si isolé avec ces mots, que j'en ai complètement oublié le temps, les autres rendez-vous prévus... Et je suis rentré au petit matin, encore sous le coup de l'émotion. L'hommage radiophonique a duré une quarantaine de minutes et a été diffusé à la radio avant un match du Racing. 
Jean-Louis English, alors directeur de France 3 Alsace, a lui-même présenté un hommage à l'Auditorium le lendemain, et les premiers mots de son discours furent : "En écoutant la très belle émission en hommage à Eric sur Radio France Alsace hier..." Nous ne nous connaissions pas vraiment, mais cela m'a touché de sentir que mon émotion a été pleinement partagée. C'était ma façon de commencer à faire mon deuil.

Oui j'ai été ravi de pouvoir faire ce cadeau à Eric, à ce grand gars que j'aimais beaucoup et qui avait une voix hallucinante. Il m'a toujours impressionné ! D'ailleurs comme j'écrivais également la chronique hebdomadaire Un ballon dans la tête pour Sport Alsace Foot, rubrique un peu décalée par rapport au monde sportif, je n'ai pas hésité à consacrer un article à Eric. On m'a d'ailleurs dit que la page a été affichée dans les locaux de France 3 Alsace ! Dans cet hommage, je précisais que le mot qu'il avait sans doute le plus prononcé dans sa vie, c'était : RACING ! Je pense que je ne suis pas loin de la vérité !

J'étais bien entendu à l'enterrement d'Eric, à l'Eglise protestante de l'Esplanade.

Quand je pense à Eric, il y a une image de grandeur, pas seulement liée à sa grande taille... Son charisme, son style unique, ses intonations, son accent bien à lui aussi, sa capacité à garder en mémoire des événements, sa faculté d'animer sans prise de notes. Oui il ne ressemblait à personne, il ne copiait personne, il était à la fois indépendant et pro. Il assumait vraiment qui il était. Je parle là avec l'impression que j'en avais il y a quinze ans, j'avais alors la trentaine et je percevais sans doute les événements, les personnes encore autrement que maintenant.

Curieusement, à l'époque j'avais peu de contacts avec son collègue Christian DANIEL; ce n'est qu'après la mort d'Eric, et après que Christian soit parti de France 3 que nous sommes devenus plus proches. Je l'ai invité à  Radio France Alsace, mais notre amitié s'est renforcée lorsque j'ai proposé à Christian de me rejoindre à Télé Alsace pour le Spécial sport du lundi. Ce fut une belle expérience pour tous les deux. Par contre, nous n'avons jamais vraiment évoqué notre passé avec Eric. Personnellement, je garde une image très positive des deux à l'antenne, comme étant très pros.

Si je revoyais Eric maintenant, je lui parlerais spontanément de foot, puisque l'essentiel de nos dialogues en était baigné : "As-tu suivi le Racing ?" Car finalement, Eric n'a jamais connu le Racing dans des divisions aussi basses. Bien entendu, je me raccrocherais aux deux coupes, celle de 2001 et celle de 2005... Je le questionnerais : "As-tu vu le match, la finale où Chilavert a marqué le tir au but décisif en 2001 ?" 

Je lui parlerais aussi de ma nouvelle vie... Que j'ai délaissé progressivement les émissions radios, que je regarde moins le foot, que je suis un peu déçu par ce milieu par moments, que le jeu est devenu plus stéréotypé, que je ne connais plus tous les joueurs par coeur comme avant, que mon fils a choisi de jouer au tennis, mais que le matin au petit déjeuner je vais sur internet consulter le site de l'Equipe  et qu'il ne se passe pas une journée de championnat sans que je ne regarde les résultats !! Je lui raconterais que j'ai décidé depuis 2007 de consacrer vraiment davantage de temps à l'écriture qui m'a toujours passionné. Une meilleure connaissance avec soi-même et parfois des remises en question. Et sans doute, en serait-il intéressé, me poserait-il des questions, me donnerait-il son avis sur mes écrits, me ferait-il part de ses expériences... Et j'écouterais ses commentaires avec plaisir...


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ITV du 11 juillet 2013

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