HAGUENAU 

Années 30


 Autel monté et décoré pour la Fête-Dieu (proche église Saint-Nicolas)


A droite,
Louis Aveline qui habitait Impasse de l'Enfer à Haguenau.

Son petit-fils Francis Aveline nous fait part de plusieurs faits intéressants :

Louis a été enrôlé à l'âge de 24 ans dans la 5e armée du Kronprinz en 1914. Comme serrurier il était affecté à l'artillerie. Les Allemands plaçaient des "minenwerfer" directement dans les tranchées parmi l'infanterie. Les Français n'avaient donc pas d'autre choix que de monter à l'assaut pour tuer les canonniers. Gravement blessé d'une balle sous le cœur le 24 octobre dans le bois de la Gruerie en Argonne, il écrit une longue lettre en novembre et en allemand gothique. Il parle d'un prêtre de Haguenau : « Vers le soir une ambulance est venue nous conduire hors de la forêt à l’hôpital de campagne d’Apremont, dans une cuisine, où j’étais couché quatre jours sans boire ni manger. Là j’ai confessé et communié comme mes autres camarades. Le Père est de Haguenau, un fils de monsieur Langhaüser de la Stadtgasse. Je ne le connaissais pas mais il avait appris que j’étais de Haguenau et il est venu tout de suite me voir. Il m’apporta même le journal de Haguenau et L’Alsacien. Il apporta chocolat et petits-pains à nous tous les blessés. Cet homme est sur ses pieds jour et nuit. Il était présent la nuit dès l’arrivée de quelques blessés avec son inséparable grande lanterne carrée apportant consolation et soulagement aux blessés. Il est souvent présent, aussi, sous les pluies de balles dans la forêt de l’Argonne. Cher père vous pourrez vous rendre pour moi dans la Stadtgasse et remercier sa mère pour la grande bonté de son fils. »

Les trois frères de Louis ont été enrôlés dans le Grand-duché d'Oldenbourg et en Flandres, laissant femmes et enfants, pour servir l'Empire de Prusse qui a chuté en 1918. 

Cartes postales du front (Feldpostkarten) avec photos des militaires + cartes de leurs épouses : ICI

 

Plus tard, Louis fut chauffeur de route sur locomotive, notamment une T17.  Un serrurier était à même de bien répartir le charbon pour obtenir le maximum de puissance car il avait l'expérience du feu de forge. Il en a pelleté du charbon !
Il est décédé le 31 janvier 1936 suite à un accident survenu durant son travail à la gare de Haguenau, en chutant d'un pont.
Sa femme s'est donc retrouvée seule avec six enfants !

Extraits de deux journaux de 1936 qui relatent l'accident  : article 1 et article 2.

 
Marie-Anne Hund, l'une des filles de Louis, a vécu la Deuxième Guerre mondiale à Haguenau. Son fils Rémy Hund y vit d'ailleurs actuellement. Lui et Francis nous communiquent une lettre émouvante que Marie-Anne a envoyée à son frère Joseph au front. Ce témoignage rend compte de l'état de Haguenau et des Haguenoviens du centre ville en cette fin novembre 1944.
A lire
ici (en allemand, avec traduction de Francis Aveline).

 

Libération de Haguenau 

Souvenirs de Marlyse qui avait alors 5 ans :

ICI 
(blog de Francis Aveline)

 

Francis précise : Haguenau me tient particulièrement à cœur car mon père y a appris le métier de serrurier chez Gieck (fondé en 1919) comme son père avant lui. Il est la 5e génération de serruriers dans une famille arrivée à Haguenau avant 1795 ! 

Il rajoute : Haguenau est une belle ville. Les habitants sont avenants, c'est peut-être dû au microclimat du lieu ! Je l'ai découverte à l'âge de 5 ans : les bâtiments en grès rose, le pain au pavot le matin en allant à l'école, et cela m'a marqué !

Comme beaucoup d'Alsaciens mon père Pierre s'est mis au forage en France. C'est en Algérie qu'il a parfait son métier chez M. Meyer de Bischwiller. Cela l'a conduit au Congo-Belge, au Tchad et au Cameroun en tant que chef de chantier. Albums photos de ce temps-là  :

Ranch de l'Ouadi Rimé (souvenirs de campagnes de forage 1961-1964)

Koumra, Moyen-Chari, Tchad (souvenirs de campagnes de forage 1964-1965)

 


© Francis Aveline / netcomete

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